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Utopia . 001

Utopia . 001

Nous découvrons aujourd’hui 3 des principaux personnages de notre histoire : Édouard Lombressac (Directeur du Centre Régional de la Pensée Unique UTOPIA et Grand Inquisiteur de la Pensée Critique), Francis Chenu (Directeur Adjoint du Centre Régional de la Pensée Unique UTOPIA et Responsable de la ligne extrême du F.N.D.) et Anne de Launey (Secrétaire Générale du Centre Régional de la Pensée Unique UTOPIA et Responsable des Relations Humaines).

Un petit problème préoccupe aujourd’hui notre triumvirat : leur responsable éditorial ayant prématurément rendu l’âme suite à un inexplicable passage à tabac par 4 skinheads en mal d’exercice physique, une annonce de recrutement est rapidement publiée sur tous les réseaux administratifs de l’académie. Bizarrement, l’ouverture à candidature de ce poste stratégique ne remporte pas tout à fait le succès escompté…

Petit lexique d’Utopia à l’intention des catégories A Hors Classe
intellectuellement diminuées :

Psychologie cognitivo comportementaliste
La psychologie cognitivo comportementaliste réunit les techniques thérapeutiques visant à remplacer les idées et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la ligne de pensée unique du Front National Démocratique. Ces techniques aident à dépasser les symptômes invalidants, tel que : esprit critique, liberté de pensée, désinhibition vis-à-vis de l’autorité, réactions agressives, etc. Elles sont particulièrement efficaces sur des sujets en état de stress post-traumatique, les troubles obsessionnels compulsifs, le troubles panique, le trouble anxieux généralisé, les phobies sociales.

Neurosciences
Les neurosciences désignent l’étude scientifique du système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, depuis l’échelle moléculaire jusqu’au niveau des organes, comme le cerveau, voire de l’organisme tout entier. Apparues à l’origine comme une branche de la biologie, les neurosciences ont rapidement évolué vers un statut plus interdisciplinaire qui les situent aujourd’hui à la croisée des sciences biologiques, médicales, psychologiques, chimiques, informatiques et mathématiques. Cet élargissement de l’arsenal conceptuel et méthodologique des neurosciences va de pair avec une diversité d’approches dans l’étude des aspects moléculaires, cellulaires, développementaux, anatomiques, physiologiques, cognitifs, génétiques, évolutionnaires, computationnels ou médicaux du système nerveux.

Communication neuronale
La puissance de notre cerveau lui vient de la formidable capacité d’intégration de son unité de base, le neurone. Chaque neurone reçoit en effet des influx nerveux de plusieurs milliers d’autres neurones. Certains de ces influx sont excitateurs et favorisent le déclenchement d’un autre influx dans le neurone. Mais d’autres sont inhibiteurs et diminuent au contraire les probabilités de déclenchement d’un nouveau potentiel d’action.
De petits potentiels sont donc générés sur les dendrites et le corps cellulaire du neurone suite à la fixation du neurotransmetteur sur son récepteur synaptique. La diffusion passive de ces potentiels récepteurs (leur intensité diminue avec le trajet) amène une sommation de leurs effets excitateurs ou inhibiteurs. C’est au niveau du cône d’implantation du neurone (l’endroit où l’axone sort du corps cellulaire) que le résultat de cette sommation va être déterminant. S’il atteint le seuil d’excitation du neurone, un nouvel influx nerveux sera généré et s’élancera le long de l’axone. S’il reste en dessous, aucun influx nerveux ne sera transmis au neurone suivant.

Manipulation comportementale
Des choix que nous croyons poser en toute liberté sont en vérité souvent influencés par des contraintes ou des pièges qui nous sont tendus à notre insu. Il arrive même que ces pièges, on se les tende à soi-même…
Ce sont les psychologues Français Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois qui sont parmi les premiers à avoir étudié la manipulation. À partir de nombreuses expériences et observations empiriques, ils ont développé la théorie de l’engagement de Charles Kiesler. En 1987, dans leur ouvrage intitulé Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, ils ont offert aux lecteurs un tour d’horizon de la psychologie sociale expérimentale, champ d’étude jusque-là principalement développé par des chercheurs anglo-saxons et peu accessible au lectorat francophone. Dix ans plus tard, ils reprennent et peaufinent la théorie de l’engagement dans un second ouvrage intitulé La soumission librement consentie. Depuis l’avènement du Front National Démocratique en 2026, leurs travaux ont été repris, développés et mis en application au sein du monde enseignant via les centres administratifs départementaux d’Utopia.

Cortex préfrontal
Le cortex préfrontal est la partie antérieure du cortex du lobe frontal du cerveau, située en avant des régions prémotrices. Cette région est le siège de différentes fonctions cognitives dites supérieures (notamment le langage, la mémoire de travail, le raisonnement, et plus généralement les fonctions exécutives). C’est aussi la région du goût et de l’odorat. C’est l’une des zones du cerveau qui a subi la plus forte expansion au cours de l’évolution des primates jusqu’aux hominidés..

Système limbique
Le système limbique est le nom donné à un groupe de structures du cerveau jouant un rôle très important dans le comportement et en particulier, dans diverses émotions comme l’agressivité, la peur, le plaisir ainsi que la formation de la mémoire. On considère généralement que les principales composantes du système limbique sont les structures corticales et subcorticales suivantes :

• l’hippocampe, notamment impliqué dans la formation de la mémoire à long terme ;
• l’amygdale, notamment impliquée dans l’agressivité et la peur ;
• la circonvolution (ou gyrus) cingulaire ;
• le fornix ;
• l’hypothalamus.

Établie par Paul Broca au XIXe siècle, la notion de « système limbique » a été remise en cause avec la découverte de leur rôle dans d’autres fonctions mentales que les émotions (comme la mémoire) et avec les progrès faits dans l’étude de l’évolution phylogénétique du cerveau. En effet, ces structures, longtemps considérées comme des homologues du « cerveau reptilien » ont en fait évolué de façon largement indépendante au sein des différents taxons des tétrapodes (reptiles, oiseaux, mammifères). Pour ces différentes raisons, la terminologie « système limbique » reflète plus une commodité de langage obsolète qu’une véritable entité neuroanatomique avec une définition précise.

Stratégie du choc
La Stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre (titre original : The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism) est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein.

Après une préface où elle expose les différents points de son argumentation, le premier chapitre porte sur la torture et plus particulièrement sur les expériences de lavage de cerveau effectuées par Donald Ewen Cameron financées par la CIA. Ces recherches étaient menées pour détruire la personnalité du sujet en lui administrant des chocs divers afin d’obtenir une « page blanche » sur laquelle on écrivait une nouvelle personnalité.

S’appuyant sur plusieurs recherches documentaires Naomi Klein démontre que, de la même manière, des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d’appliquer la doctrine de l’école de Chicago dont Milton Friedman est l’un des représentants les plus connus. Ainsi, ils imposent à l’occasion des désastres des réformes économiques ultra-libérales telles que la privatisation de l’énergie ou de la sécurité sociale.

Naomi Klein cite plusieurs exemples pour étayer sa thèse. En particulier elle évoque les dictatures de Pinochet au Chili et de Soeharto en Indonésie ainsi que le cas de la Bolivie où les réformes ont été conduites en déportant temporairement les responsables de gauche. L’auteur évoque de plus les libéralisations qui ont suivi la chute du bloc de l’Est en Pologne et en Russie au début des années 1990, le gouvernement de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Les politiques qui ont été pratiquées aux États-Unis depuis 1990, mais plus particulièrement sous l’administration Bush, sont particulièrement visées, notamment la privatisation progressive de la sécurité aux États-Unis. Cela la conduit à s’intéresser à la gestion de la guerre en Irak. On assiste depuis 2001 à l’émergence d’une industrie de la sécurité intérieure, les attentats du 11 septembre ayant été utilisés comme un choc « utile ». Cet argument est le point de départ à l’origine du livre.

L’auteur évoque notamment les réformes engagées et les mesures prises après la crise asiatique de 1997, l’ouragan Katrina ou encore le tsunami de 2004.

Dans différents endroits du monde, l’application des théories de Milton Friedman conduit à la division des villes en deux zones, comme à Bagdad, La Nouvelle-Orléans ou Beyrouth : une Zone verte, riche et protégée des dangers, et une ou plusieurs zones rouges, dangereuses et misérables1.

Les théories de l’école de Chicago telles qu’elles auraient été appliquées dans ces pays présentent deux contradictions. Tout d’abord selon ses promoteurs, le néo-libéralisme garantit une plus grande richesse d’une économie et un accroissement de la prospérité individuelle. Alors que selon elle ce n’est jamais le cas dans les exemples étudiés. Enfin toujours selon certains de ses promoteurs, démocratie et néo-libéralisme se soutiennent l’un l’autre. Or, l’imposition de politiques néo-libérales ne s’est jamais produite sans coup d’État, élimination de l’opposition ou imposition d’un état d’urgence ou de politique vaudou.

En conclusion Naomi Klein  parle de « corporatisme » pour désigner cette nouvelle forme de capitalisme. En effet, les politiques qualifiées de « néo-libérales » ne sont pas si libérales que cela, puisqu’elles nécessitent une intervention étatique importante afin d’assurer « la concurrence libre et non faussée » contre la tendance des entreprises à former des oligopoles et le respect de la propriété privée des grandes entreprises malgré leur impopularité. Elle écrit ainsi : « Le mot qui convient le mieux pour désigner un système qui gomme les frontières entre le Gouvernement avec un G majuscule et l’Entreprise avec un E majuscule n’est ni « libéral », ni « conservateur », ni « capitaliste ». Ce serait plutôt « corporatiste ».»

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